Cinéma: "The Grand Budapest Hotel", une folle épopée réunissant une pléiade de stars (26/02/2014)
Pour son huitième film, Wes Anderson a choisi de tourner sur le Vieux Continent. The Grand Budapest Hotel retrace, dans l’entre-deux guerres, les extraordinaires aventures que l’élégant Gustave H, amant zélé de vieilles dames et concierge excessivement pointilleux d’un palace d’Europe centrale, a vécues en compagnie de Zéro Moustapha, un garçon d’étage.
Leur extravagante épopée s’articule autour du vol d’un inestimable tableau de la Renaissance et d’une bataille pour un colossal héritage familial, le tout au cœur d’un monde au bord du gouffre dont Gustave, «l‘homme aux clés d‘or», est le témoin.
Les choses débutent après le cauchemar nazi, dans cet hôtel abandonné situé en haut d’une colline au milieu des montagnes, faisant irrésistiblement penser à celui imaginé par Stanley Kubrick dans Shining. Au cours d’un dîner, le vieux propriétaire qui n’est autre que Moustapha, raconte à un écrivain gommeux l’histoire de cette bâtisse en forme d’immense pâtisserie rose bonbon, où il entra tout jeune comme groom.
Retour en arrière, Wes Anderson installant un dispositif narratif façon poupées russes, avec un récit dans un récit imbriqué dans un autre récit. Couché sur le testament de madame D, richissime cliente octogénaire lui vouant, comme tant d’autres, une passion dévorante, Gustave devient l‘objet de la vengeance de ses enfants qui fricotent avec le nouveau régime fasciste.
Et voici notre légendaire concierge parti avec Zéro Moutapha pour une folle intrigue sur fond de résistance héroïque, pimentée d’assassinats, de fugues, d’arrestations musclées, d’évasions rocambolesques par d’improbables tunnels, de personnages suspendus dans le vide, d’une délirante et funambulesque course-poursuite à ski. On n’est parfois pas loin de la bande dessinée.
Autant de prétextes pour Wes Anderson, fidèle à son cinéma d’invente entre drôlerie, humour décalé, comédie et gravité, un univers coloré, kitsch, fourmillant de trouvailles.Il mêle poésie et surréalisme au sein d’une fresque fantaisiste, absurde et farfelue doublée d'une fable humaniste
Les comédiens, une pléiade de stars, sont excellents. Autour du protagoniste principal Ralph Fiennes, Jude Law et Léa Seydoux fraîchement débarqués chez Wes Anderson, on retrouve ses acteurs fétiches, Bill Murray, Adrien Brody, Owen Wilson, Edward Norton, Willem Dafoe. Sans oublier Tilda Swinton époustouflante en comtesse de 84 ans. Une transformation physique inouïe à coups de prothèses pour l’actrice de 53 ans, qui a exigé jusqu’à cinq heures de travail par jour.
Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 26 février.
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