Cinéma: "Jacky au royaume des filles", trop potache pour convaincre (29/01/2014)

images[11].jpgBédéaste passé avec succès derrière la caméra grâce à son teen-movie Les beaux gosses en 2010, Riad Sattouf remet le couvert avec Jacky au royaume des filles. Il s’amuse à inverser les rôles dans une audacieuse permutation des genres.

Nous sommes dans un pays imaginaire, la République démocratique et populaire de Bubunne, où règnent la tyrannie et le culte de la personnalité. Les femmes, qui collectionnent les maris, portent la culotte en l’occurrence militaire, et les hommes la burqa.Tout en étant dévolus aux tâches ménagères sous la férule de ces viragos revêches.

Parmi eux Jacky (Vincent Lacoste, photo), un garçon de 20 ans naïf, gentil, timide et très courtisé, mais qui nourrit le fantasme, comme n’importe quel célibataire de la dictature, d’épouser la colonnelle (Charlotte Gainsbourg), fille de la générale (Anémone).

L’affaire pourrait être conclue lors du grand bal qu’organise cette dernière pour trouver un mari à l’héritière du trône. Mais c’est compter sans les visées perverses de la famille adoptive de Jacky. Déterminée à lui briser son rêve, elle lui vole son précieux sésame d’entrée à la cérémonie. Le jeune homme se déguise alors en fille pour s’introduire dans la place et séduire la dame de son cœur.

Au départ une excellente idée, avec quelques inventions amusantes dont l’étrange langage pratiqué par les habitants de Bubunne, ou l’infâme bouillie tout droit sortie des robinets qui leur sert de nourriture quotidienne.

Mais ce film à grande ambition politique et qui se veut transgressif, n’en rate pas moins son objectif. En multipliant les gags lourdingues et pas drôles, Riad Sattouf se condamne à la farce bien trop potache pour prétendre à la critique virulente que sous-tend son propos subversif.

Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le mercredi 29 janvier

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