Open d'Australie: Wawrinka saigne Djokovic le vampire. Il était temps! (21/01/2014)
Evidemment c’est très bien, Wawrinka confortant à Melbourne son statut de numéro un helvétique temporaire. Rien de plus logique pourtant. A force de passer depuis un an pour la huitième merveille de la planète tennis, était temps de le prouver pour le petit Suisse, qui s’est payé le luxe de bouffer le géant serbe, triple tenant du titre et quadruple vainqueur, après un nouveau match qualifié d’anthologique.
Certains trouvent qu’on devrait tripatouiller le tirage au sort pour que ces deux-là se rencontrent dans chaque tournoi du Grand Chelem, histoire de nous filer le grand frisson.
Bien entendu les fans de Dracula, incrédules face une telle injustice du sort, avancent mille excuses pour expliquer l’inexplicable. Dont la principale: le saigneur des courts privé d’hémoglobine n’était tout simplement pas dans son assiette. Sinon il est évident qu’il n’eût fait qu’une lampée du Vaudois ivre de revanche.
Quant à ceux qui ne cessent de brûler ce qu’ils ont adoré selon d’où souffle le vent, surtout celui de la défaite, ils nous racontent qu’il s’agit et qu’il s’est dans le fond toujours s’agi d’un joueur très perfectible, balançant des volées pas propres, pas bon au filet, se montrant parfois irritable et révélant une faiblesse mentale plus souvent qu’à son tour.
On se pince! Car ces experts nous bassinaient à l’envi depuis le début du tournoi et pendant le match à de réitérées reprises, avec l’invincibilité physique et psychologique d’un Djokovic impérial au sommet de son art, son exceptionnelle endurance, bref un mutant capable de s’en sortir dans n’importe quelle situation une main attachée dans le dos. "On a l’impression qu’il ne peut pas perdre", ne manquait naturellement pas de radoter le Riton de service, toujours au parfum de ce qui se passe sur un court.…
Finissant néanmoins par déclarer sentencieusement: même les grands champions ne sont pas aussi forts qu’à une certaine époque. D’ici à ce qu’il nous entretienne le plus sérieusement du monde avec le déclin inéluctable de ce pauvre Nole...
Mais Federer pourra lui affirmer qu’il n’a pas à trop se tracasser, dans la mesure où il joue depuis près d’un lustre au phénix renaissant de ses cendres avec les spécialistes de la raquette en folie. Le mythe risque d’ailleurs d’être immanquablement boulotté à la même sauce que le vampire de Belgrade, s’il rate son rendez-vous avec Murray, la belette écossaise.
A part ça, il y en a un qui doit s’inquiéter pour son boulot. C’est Boris Becker. Pas sûr qu’il fasse de vieux os dans le clan de Djokovic après avoir grillé son premier joker!
P.S.- C'était couru. Rodgeur ayant rejoint Wawrinka dans le dernier carré après s'être défait assez facilement d'Andy la belette aux petites dents finalement assez peu acérées en ce début d'année, tous les spécialistes du tamis ont carrément rems le Bâlois sur le trône. A suivre son duel face à Nadal vendredi matin. On verra si nos girouettes patentées auront toujours les yeux de Chimène pour le maestro, au cas où il se ferait hacher menu par le pitbull ibère...
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