Cinéma: "Le Loup de Wall Street", money, sex and drug pour un film déjà culte (24/12/2013)

le-loup-de-wall-street-nombreuses-nouvelles-images-une-631x250[1].jpgPour sa cinquième collaboration avec Leonardo DiCaprio, son acteur fétiche, Martin Scorsese opère une immersion délirante dans le monde de la finance et de ses excès.

Odyssée épique déjà culte et sans doute en route pour quelques Oscars, Le loup de Wall Street est adapté du roman éponyme de Jordan Belfort, sorti en 2005. Courtier en bourse à New York à la fin des années 80, il raconte son ascension spectaculaire et sa chute vertigineuse.

Flambeur milliardaire, fornicateur invétéré, cocaïnomane, ce fondateur de la firme de courtage Stratton Oakmont arrêté en 1998, a joué les repentis après 22 mois derrière les barreaux pour avoir refusé de collaborer avec les autorités dans une vaste affaire de corruption à Wall Street.

D’entrée de jeu Jordan Belfort (Leonardo DiCaprio) nous raconte face caméra à quel point il est riche, accro à la drogue et au sexe. Avant d’expliquer l’origine de sa fortune colossale à vingt ans et des poussières qui lui a valu le surnom de "Loup de Wall Street" et de nous entraîner dans une aventure démente avec sa meute de requins qui en veulent toujours davantage.   

32531[1].jpgMoney, sex and drug, des thèmes en or pour Martin Scorsese en forme olympique. A l’évidence fasciné par son sujet, il livre un film brillant sous adrénaline, dense, dynamique, nous immergeant frénétiquement dans une orgie de cul et de fric sur fond d'écoeurants lancers de nains et de partouzes entre traders hystériques des années 90.

Avec sa charge satirique virtuose contre l’argent roi et ses adorateurs serviles, le réalisateur réussit l'exploit de vous scotcher au fauteuil pendant trois heures sans qu'on les sente passer.  

Au service de cette comédie jubilatoire et sulfureuse où la morale n’a pas sa place, doublée d’une quête incessante et immorale du plaisir entre débauche, défonce et ivresse du pouvoir, on trouve un Leonardo DiCaprio magistral, éblouissant, charismatique, cynique jusqu’à la nausée. Obsédé par les dollars, il n’incarne pas, il est ce personnage à la fois charmeur et indécent au train de vie obscène. 

Les autres comédiens sont à la hauteur à commencer par Jonah Hill, le valet en chef du maître mâtiné d'un fou furieux cocaïné à mort et Matthew McConaughey, parfait en mentor de DiCaprio, décrivant ce qu'est selon lui "le véritable métier de trader" dans un dîner d‘anthologie. Sans oublier la belle et sculpturale Margot Robbie en top model servant d’épouse au héros qui traite les femmes comme des marchandises. Une mini fausse note dans toute cette excellence en forme de cadeau de Noël, Jean Dujardin, trop folkloriquement français pour convaincre dans son rôle de banquier suisse véreux.

Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 décembre.

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