Cinéma: The Immigrant", premier grand rôle américain pour Marion Cotillard (11/12/2013)
Nous sommes en 1921. A l‘image de millions d’autres immigrants, la jeune Ewa quitte sa Pologne natale pour New York. Elle débarque à Ellis Island avec sa sœur tuberculeuse, placée en quarantaine en attendant d’être expulsée.
Mais l'eldorado se transforme en enfer. Prête à tous les sacrifices pour la sauver, Ewa tombe sous la coupe de Bruno, redoutable souteneur séducteur et sans scrupules (Joaquin Phoenix) qui n’hésite pas à la mettre sur le trottoir.
Il l'oblige également à se produire dans des spectacles grivois avec ses autres filles. Le cousin du mac (Jeremy Renner), un magicien, tente de la tirer de cette pitoyable condition.
On attendait beaucoup de The Immigrant, signé du talentueux James Gray, notamment auteur du bouleversant Two Lovers et sélectionné en compétition lors du dernier festival de Cannes. Mais le réalisateur, qui a imaginé son intrigue en puisant dans l’histoire de sa famille d’origine ukrainienne, déçoit avec ce mélo couleur sépia peu ambitieux qui se traine, au scénario un rien bancal et à la mise en scène banale en dépit d'une assez belle reconstitution d'époque. Il est d’ailleurs logiquement reparti les mains vides.
On a en effet du mal à croire à cette histoire en forme de fable sur la chute dramatique et l’inévitable rédemption. Avec en tête d’affiche l’incontournable Marion Cotillard, qui tient là son premier grand rôle américain. Pas le meilleur pourtant, dans celui d'une petite chose manipulée, qui avance en écarquillant les yeux et en abusant de son côté vulnérable. Mais ne nous y trompons pas. Sa fragilité cache une grande énergie…
C’est pour elle que James Gray a écrit la partition, trouvant qu’elle est peut-être la plus grande actrice mondiale du moment. Du moins le déclarait-il en mai sur la Croisette, vantant son visage incroyable, montrant autant d’intelligence, de sensibilité, de force, de volonté que de beauté.
Pour l’intéressée, le plus grand défi fut de parler polonais pendant une partie du film. Modeste, elle s’est toutefois demandée si elle avait atteint la perfection. On dira non en ce qui concerne sa prestation en général...
Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 décembre.
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