Cnéma: "La Marche", pour lutter contre le racisme (27/11/2013)
Il avait secoué la société française à l’époque. Mais cet événement majeur est resté aux oubliettes pendant trente ans, habilement récupéré par SOS-Racisme. Et pourtant, le 15 octobre 1983, un petit groupe de jeunes immigrés partaient de Marseille pour rallier Paris, exigeant l’arrêt des crimes racistes gangrénant le pays, tout en réclamant l’égalité et la justice.
En parallèle avec de nombreuses commémorations de cette Marche pour l’égalité et contre le racisme, plus tard appelée Marche des Beurs, Nabil Ben Yadir apporte sa pierre avec son film retraçant librement cette aventure hors du commun et sobrement intitulé La Marche.
Suite à des affrontements dans la cité des Minguettes à Vernissieux, un jeune d’origine maghrébine est blessé par un policier. Le climat est à la haine grandissante, tandis que le Front National remporte les élections partielles à Dreux. Face à l’intolérance trois jeunes et un prêtre décident d’organiser, rejoints par une quarantaine de militants, la fameuse épopée pacifiste de mille kilomètres. Pour tenter, au travers de nombreuses péripéties, de faire passer leur message.
Avec l’insuccès que l’on constate aujourd’hui. Trente ans après, peut-on ranimer la flamme des Minguettes? Jusqu’ici, le moins qu’on puisse dire c’est que le sujet demeure tristement actuel. Il suffit de considérer ce qui se passe dans l’Hexagone entre les agressions homophobes, la ministre noire de la Justice Christiane Taubira insultée, sans oublier la montée inquiétante du FN. Et pas seulement dans les sondages.
Autant de raisons supplémentaires d’aller voir La Marche au-delà de toute considération sur la qualité cinématographique de l’opus, tant Nabil Ben Yadir s’manifeste son espoir et sa volonté de faire évoluer les comportements. Avec pour le soutenir ses comédiens Tewfilk Jallab, Olivier Gourmet, Vincent Rottiers. Et quelques apparitions de Djamel Debbouze en pièce rapportée parfaitement inutile, sinon pour donner dvantage de visibilité à l’histoire en raison de son image ultra-médiatique. Dommage.
Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès le 27 décembre.
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