Cinéma: "Diana": l'icône planétaire "victime" d'une romance sirupeuse (23/10/2013)
Séparée du prince Charles depuis décembre 1992, Diana connaît plusieurs aventures sans lendemain. Jusqu’à ce 1er septembre 1995, où une amie la présente au cardiologue pakistanais Hasnat Khan au Royal Brompton Hospital de Londres.
Elle réussit à garder leur liaison secrète pendant quelques mois. Son divorce prononcé en août 1996, cette femme poursuivie sans répit par les paparazzi depuis quinze ans, bafouée par les infidélités de son mari, veut alors croire à un avenir possible avec cet homme qui l’aime pour ce qu’elle est et non pour ce qu’elle représente aux yeux du monde entier.
Mais il sera incapable d’assumer cette passion, la poussant en quelque sorte dans les bras de Dodi Al Fayed...C’est du moins ce que nous raconte Olivier Hirschbiegel. Il a choisi de se pencher sur cette brève histoire d’amour où Naomi Watts prête son visage à Lady Di, tandis que Naveen Andrews (le Sayid de la série Lost) enfile le costume du chirurgien.
Mauvaise pioche que cette relecture personnelle, spécialement outre-Manche. Ce "biopic" relatant les deux années d’avant la mort tragique d’une princesse adorée, a été conspué par la presse britannique indignée, oscillant entre l’abominable et le fabuleusement atroce.
Sans peut-être aller aussi loin dans la douleur et l’horreur éprouvées par les compatriotes de Lady Di, le réalisateur allemand, à qui l’on doit notamment La Chute, évoquant les ultimes heures d’Hitler, se complaît il est vrai dans une romance sirupeuse. Une sorte de roman-photo où rien ne sonne juste entre escapades loin de la foule déchaînée, dîners aux chandelles ou corps à corps au coin du feu. Le tout basé sur un scénario insipide et distillant des dialogues d’une rare platitude.
Quant aux comédiens, ils font ce qu’ils peuvent pour tenter de surnager dans le naufrage. Surtout la malheureuse Naomi Watts, dont le personnage artificiel ne cadre pas avec celui qu'elle incarne et dont l'auteur propose une image déformée, idéalisée. Par ailleurs, à la voir si fragile et effacée, l'actrice peine ferme à donner de la chair à cette charismatique icône planétaire, harcelée jusqu’à l’épuisement partout où elle passait.
Un gibier médiatique qui n’hésitait pas parfois à convoquer les chasseurs, comme le rappelle Olivier Hirschbiegel dans les rares scènes où il daigne sortir de sa bluette à l’eau de rose.
Film à l'affiche dans es salles romandes dès mercredi 23 octobre.
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