Cinéma: "La bataille de Solférino", un chaudron sous tension (02/10/2013)
Dimanche 6 mai 2012, deuxième tour de l’élection présidentielle française, qui a vu la victoire de François Hollande. Alors qu’une foule de militants de plus en plus dense et surchauffée se masse rue de Solférino devant le siège du PS et aux alentours en attendant les résultats, c’est le chaos chez Laetitia.
Ses deux petites filles poussent des hurlements stridents ininterrompus, son amant ne sait pas trop où se poser, Vincent son ex plutôt barge juste sorti de l’hôpital psychiatrique la harcèle en réclamant son droit de visite, elle le lui refuse, donnant des consignes strictes dans ce sens au baby-sitter lunaire déjà débordé. Tout cela en s’habillant pour aller au boulot. Car Laetitia, journaliste à i-Télé doit couvrir l’événement en direct.
Au fil du récit, fiction et réalité documentaire ne cessent de s’entremêler, chacune servant de pendant ou d’illustration à l’autre. Laetitia fait son job en tentant maladroitement de gérer son conflit personnel, dont les enfants sont devenues l’enjeu principal. On nage en pleine hystérie. Sinon à l’extrême-bord du gros pétage de plombs dans cette furieuse bataille qui évoque l’impossibilité de communiquer normalement. Mettant en parallèle le fossé entre les parents et la fracture nationale.
La bataille de Solférino, premier film sous tension constante, plein de bruit et de fureur, d’excitation et d’insultes est signé Justine Triet, réalisatrice issue des Beaux-Arts. Porté par de bons acteurs dont les deux principaux, Laetitia Dosch et Vincent Macaigne, il est quasi unanimement salué par la critique. On ferait de même si seulement ces deux insupportables gamines pouvaient arrêter de brailler cinq minutes. Surtout dans la première partie. Je sais cela fait partie de l’infernale cacophonie ambiante. Mais quand même, c’est à croire qu’on les maltraite…
Film à l’affiche aux Cinémas du Grütli à Genève dès mercredi 2 octobre.
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