Cinéma: Léa Seydoux et Tahar Rahim contaminés dans "Grand Central" (27/08/2013)

grand-central-tahar-rahim-lea-seydoux[1].jpgGary, un ouvrier dégourdi qui accumule les petits boulots, tombe amoureux de Karole. Jusque là rien de bien nouveau. Sauf que leur relation se déroule sur fond de radioactivité, Gary trouvant du travail dans une centrale nucléaire et d’interdit mêlé de clandestinité, Karole étant mariée avec son collègue Toni qui le chapeaute dans son nouveau boulot. Entre danger et passion, chaque jour devient une menace pour le jeune homme progressivement soumis à des irradiations de plus en plus fortes des deux côtés.

Dans Grand Central, qui fait écho au chef d’œuvre d'Alain Resnais Hiroshima mon amour, la réalisatrice Rebecca Zlotowski dresse ainsi un parallèle entre l’attirance à laquelle succombent inéluctablement les amants sous les yeux soupçonneux du mari, et le travail des décontamineurs, ouvriers les plus exposés aux radiations dans leurs combinaisons blanches qui leur donnent des airs de cosmonautes. Nous laissant ainsi découvrir un monde inconnu, sournoisement terrifiant, où des hommes côtoient la mort en permanence.

Œuvre politique et histoire d’amour

Tout en décrivant les conditions de travail inhumaines et apparemment à la limité de l’illégalité des employés, la cinéaste ne propose pas pour autant un documentaire sur les centrales nucléaires, mais revendique une œuvre politique, nécessaire selon elle après la catastrophe de Fukushima. Tournée dans une installation désaffectée en Autriche qui donne l’illusion de la réalité, elle raconte avant tout une folle passion encore renforcée par la proximité d’un danger où se mêlent les effets d’un désir irrépressible et ceux du réacteur.  

Parallèle mais aussi contraste entre cet intérieur confiné menaçant et un extérieur paisible presque idyllique en comparaison où Gary et Karole font l’amour (photo). Pour les illustrer, Rebecca Zlotowski retrouve Léa Seydoux, sublime palme d’or avec La vie Adèle et qui fut la protagoniste de son premier long-métrage Belle épine. Elle partage l’affiche avec Tahar Rahim, autre comédien parmi les lus beaux et les plus talentueux du moment.

Attachants, émouvants, ils donnent tout dans Grand Central. Avec une sensualité, une sensibilité et une justesse qui contribuent largement à la grande réussite de l’opus.

Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dés mercredi 28 août.

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