Festival de Locarno: débuts languissants d'un cru très prometteur... (10/08/2013)

gare-du-nord-photo-51e947d777dbd[1].jpgAu premier tiers de ce cru 2013 très prometteur… sur le papier, le doute s’insinue. Du moins au niveau de la compétition et de la Piazza Grande. Côté course au Léopard d’Or, je ne l’ai en tout cas pas encore vu passer. On a beaucoup insisté sur le fait que dix-huit des vingt prétendants en lice sont des premières mondiales. Et pour cause, serais-je tentée de remarquer. Qui voudrait de certains des opus sélectionnés?

Trois seulement me semblent véritablement émerger. Le très attendu E Agora? Lembra-me (en français Et maintenant? Souvenez-vous de moi) de Joaquim Pinto. Le réalisateur portugais, qui vit avec le sida et l’hépatite C depuis une vingtaine d’années, raconte une année d’études cliniques sous psychotiques et médicaments toxiques, dont la commercialisation n’a pas encore été approuvée. Tout l’intérêt du film réside dans sa façon particulière de parler de la maladie à travers une réflexion sur la survie, l’amour et l’amitié.

Avec Gare du Nord, la Française Claire Simon nous balade dans l’immense station parisienne, véritable fourmilière où se croisent des milliers de gens venus de partout et où elle suit où plus particulièrement quatre personnages. Il y a Mathilde, une prof d’histoire atteinte d’un cancer (Nicole Garcia, photo) qui noue une relation amoureuse avec Ismaël, un étudiant réalisant sa thèse sur les lieux, Joan, une agente immobilière qui y passe son temps entre deux clients et Sacha, à la recherche  de sa fille fuguuse. Parfois bâtard, le film séduit quand même par sa façon originale de capter des tranches de vie.

On n’oubliera pas Pays barbare, un étonnant et remarquable documentaire français où Yervent Gianikian et Angela Ricci Lucchi montrent des matériaux filmiques sur l’Ethiopie coloniale italienne, récemment découverts dans les archives de particuliers. De nombreuses séquences militaires illustrent notamment la violence des conquérants.

En ce qui concerne la Piazza Grande, c’est carrément la déception pour l’instant. Dont  2 Guns, laborieux film d'action de l'Islandais Baltasar Kormakur avec Denzel Washington et Mark Wahlberg en roue libre, Wrong Cops de l’iconoclaste Quentin Dupieux qui donne de plus en plus dans le potache, Vijai and I, une sirupeuse et improbable romance belge  de Sam Garbarski. Ou encore We're The Millers, une comédie à l’humour extra-gras de Rawson Marshall Thurber emmenée par Jennifer Aniston, strip-teaseuse devenue mère bidon de deux ados et fausse épouse d’un minable trafiquant de shit…

Cela dit, il reste heureusement une grosse semaine pour ne pas faire mentir l'annonce d'une édition de derrière les fagots. Alors haut les cœurs et on croise les doigts!

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