Cinéma: avec "Quartet", Dustin Hoffman passe derrière la caméra (24/04/2013)
A l’instar de nombreux comédiens, Dustin Hoffman, héros de plus de soixante films, s'est laissé tenter par la réalisation. A 75 ans, il fait ses débuts dans Quartet, une comédie mettant en scène des musiciens et chanteurs d’opéra à la retraite qui se retrouvent à Beecham House, belle et paisible demeure au cœur de la campagne anglaise. Adaptation de la pièce de théâtre homonyme du dramaturge et scénariste Ronald Harwood, le sujet rappelle évidemment Le baiser de Tosca de Daniel Schmid, sorti en 1984. Le cinéaste suisse est d’ailleurs remercié au générique.
Parmi les pensionnaires trois amis, Reginald, Wilfred et Cissy, apprennent qu’une ancienne diva est sur le point de débarquer. Et quelle n’est pas leur surprise en découvrant qu’il s’agit de la grande Jean Horton en compagnie de laquelle ils triomphaient sur les scènes internationales.
Problème, l’ego démesuré de l'arrogante Jean avait contribué à ruiner aussi bien leur amitié que son mariage avec Reginald. Et apparemment, son caractère ne s’est pas arrangé avec les années. Cela n’empêchera pas les trois complices, plus particulièrement l’irrésistible tête en l’air Cissy, d’oublier amertume et vieilles blessures pour œuvrer à la reconstitution de leur célèbre quatuor lors du gala annuel de Beecham House, destiné à célébrer l’anniversaire de Verdi et à recueillir les fonds nécessaires à la survie de l’établissement.
Alors qu’on pouvait craindre les fausses notes, on est plutôt conquis par ce feel-good movie aux dialogues piquants qui, loin de s’appesantir sur leur âge egt leurs divers bobos, se révèle au contraire un joyeux hommage aux divers protagonistes et leur style "so british".
Sans autre prétention que celle de nous divertir et de nous émouvoir, Dustin Hoffman s'amuse à évoquer avec tendresse, humour et autodérision le narcicissme exacerbé des artistes.
La réussite de cet essai joliment transformé tient naturellement beaucoup à la qualité des interprètes emmenés par l’impétueuse Maggie Smith, l'espiègle Pauline Collins, le digne Tom Courtenay un rien psychorigide et le très polisson Bill Connolly. Sans oublier Michael Gambon, parfait dans son rôle de vaniteux chef d'orchestre.
Nouveau film à l’affiche dans les salles romandes.
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