Festival de Locarno: quand la Piazza Grande ne fait pas rêver... (07/08/2012)
On ne cesse de le répéter partout et à l'envi, c’est le plus beau site de projection à ciel ouvert d’Europe avec son gigantesque écran, le point fort du festival, son cœur, son âme, sa vitrine. Je parle évidemment de la Piazza Grande, lieu enchanteur et féérique destiné à faire rêver chaque soir jusqu’à 8000 personnes sous les étoiles.
Une chose est sûre, sa magie et la poésie tant vantées ne sont pas toujours au rendez-vous. On y voit même un certain nombre de nullités, comme cette année. Dont la pire jusqu’ici, Bachelorette, une soupe américaine calamiteuse. Et je je respecte mon langage. Signé de la réalisatrice Leslye Headland, le film est emmené par... Kirsten Dunst, prix d’interprétation à Cannes il y a deux ans pour Melancholia de Lars Von Trier…
Mais qu’est-ce qui a bien pu motiver le choix de cette comédie qui se veut follement drôle, débridée et originale mais qui se contente d’atteindre des sommets de vulgarité et de ringardise? On y suit trois demoiselles d’honneur aussi bien roulées qu’hystériques, sur le point d’assister au mariage de leur copine de lycée obèse. Le tout sur fond d’alcool et de coke pour faire politiquement incorrect. Sans oublier le sel du genre, des gags bien gras imbibés de sperme. Bref, la honte.
Heureusement certains opus, dont on regrette qu’ils aient à s’aligner en si piteuse compagnie, contribuent à relever le niveau de cette 65e édition sur la Piazza. Par exemple, le bouleversant Quelques heures de printemps, où le talentueux Français Stéphane Brizé explore, à son habitude, les troubles de la sphère intime.
Magistralement interprété par Hélène Vincent et Vincent Lindon, l’opus se penche sur la relation terriblement conflictuelle entre un fils et sa mère, évoquant parallèlement une urgence dramatique qui devrait les inciter à se rapprocher l’un de l’autre. Ou pas….
Autre métrage très réussi, Ruby Sparks de Jonathan Dayton et Valerie Faris. Il nous propose l’histoire d’un jeune écrivain à succès qui se débat entre l’écriture et sa vie amoureuse. Couple à la ville comme à l’écran, les deux auteurs s’étaient déjà taillé un joli succès au Tessin en 2006, avec Little Miss Sunshine.
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