Festival de Cannes: Robert Pattinson, l'atout de David Cronenberg (25/05/2012)

aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaapattison.jpgCannes a eu ses big four. Après Bruce Willis, Brad Pitt et Nicole Kidman, c’était au tour de Robert Pattinson de faire revenir les journalistes aux hommes des cavernes dans leur chasse à la star, véritable curée à l’heure de la conférence de presse. Et on ne vous raconte pas l’insurrection difficilement contenue le soir lors de la montée des marches.

C'est que le beau Robert n’est pas seulement l’idole des fans de Twilight. C’est aussi pour le coup l’atout majeur de David Cronenberg dans Cosmopolis, présenté en compétition. Il y raconte 24 heures de la vie d’un jeune et impitoyable requin de la finance dans un New York en ébullition, où l’ère du capitalisme fou touche à sa fin.

Un vingtième film bizarre, complexe, hermétique, énervant, excitant. Très bavard aussi. Ce qui n’a rien d’étonnant. David Cronenberg, qui n’a mis que six jours à écrire le scénario, avoue avoir repris presque mot à mot les dialogues du roman éponyme culte du visionnaire Don Delillo, paru en 2003.

Il en profite pour revenir à ses premières amours, dans ce quasi huis-clos se déroulant dans une immense limousine. Surfant et philosophant, entre violence, humour, sexe et  science-fiction, sur son thème de prédilection, la condition humaine. Là on est en plein dans la crise actuelle, ce spectre qui hante le monde, dirait Marx. Et le mène à sa perte.
 
Seul à ne se préoccuper que de sa petite personne, alors que la visite du président des Etats-Unis paralyse Manhattan, le golden boy Eric Packer n’a qu’une obsession. S’engouffrer dans son luxueux véhicule tout confort qu’il a fait blinder, pour aller se faire couper les cheveux à l’autre bout de la ville.

Très bon, Robert Pattinson porte le film sur ses épaules. Du début à la fin il est de tous les plans, se glissant avec aisance dans la peau de ce magnat brassant des milliards sans jamais voir la couleur de l’argent, de ce  yuppie arrogant, cruel, cynique, à qui le monde appartient et qui se sert des gens comme des objets, qu'il s'agisse de sa maîtresse ou de son garde du corps.
 
Avant que les choses évoluent fâcheusement pour lui. Au fur et à mesure que la journée avance et que le chaos s’installe, il assiste impuissant à l’effondrement de son empire. Il est aussi convaincu qu’on va l’assassiner.

Pattinson reste dans le fond une sorte de vampire
 
Ce caractère très antipathique n’a pas posé le moindre problème au comédien à qui il n’a pas fallu longtemps pour accepter le rôle. On est pourtant très loin de Twilight, même si Pattinson reste dans le fond une sorte de vampire, puisqu’il suce le sang de la société avec ses congénères.

La remarque agace un peu Cronenberg. "C’est très facile de dire que c’est un vampire, mais Robert est beaucoup plus qu’un symbole. C’est une vraie personne. Et surtout il s’agit là de Cosmopolis, pas de Twilight". Inutile de préciser que l’intéressé abonde dans ce sens.

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