US Open: l'insoutenable légèreté de Federer (11/09/2011)
Comme je le craignais, rien n’est plus dangereux qu’un vampire en manque de sang! Mais ce n’était pas une raison pour Federer de faire une transfusion au saigneur des courts, en lui offrant sur un plateau cette demi-finale qui lui semblait pourtant promise dès son entame.
Insoutenable légèreté de l'être. Car il a fallu qu’il craque encore Rodgeur. Et que maso en diable, il s’inflige l’un des plus cruels et cuisants échecs de sa carrière. N’en revenant pas lui-même, Dracula lui a effet refait le coup de l’an dernier en sauvant deux balles de match au cinquième set. Pire d’ailleurs car cette fois c’était sur le service du Bâlois. Qui en plus s’était payé le luxe de dominer largement les débats en menant deux manches à zéro.
Vraiment à pleurer. Le mythe n’en était d’ailleurs pas très loin en quittant les lieux. Pas d’embrassade chaleureuse, juste une froide poignée de main à son bourreau. Quand je pense qu’il se réjouissait follement de le rencontrer, clamant haut et fort que c’est pour ce genre de duel exaltant qu’il adore tant le tennis.
Pourtant on ne peut pas prétendre que le maestro en mal de baguette exsudait la joie de vivre sur le terrain. A mi-rencontre, ballotté tel un vulgaire fêtu de paille, la tête carrément au niveau des genoux, il donnait plutôt l’impression de porter le monde sur ses épaules. Avant de se reprendre ensuite superbement pour des prunes!
Une chose est certaine, on va regloser à l’envi sur son déclin. Bien que que tout le monde n’ait cessé d’évoquer le retour de la légende à Flushing Meadows en louant son extraordinaire parcours. La donnant même légèrement favorite face à Nole, surtout après sa facile victoire contre Jo-Wilfried Tsonga.
Vous me rétorquerez que j’aurais dû me méfier, cette flatteuse appréciation émanant notamment d'Henri Leconte. Et bien que je ne l’aie pas lu, je ne serais pas franchement étonnée que Mats Wilander se soit livré à pareille analyse sur une chaîne de télé quelconque.
Enfin, il ne reste plus à espérer que le pitbull Nadal, ayant logiquement et férocement renvoyé la belette Murray dans son terrier, refasse lui aussi, en remportant à nouveau le trophée, son coup de l’an dernier à Djokovic. Qui cette fois, tout boss suprême de la raquette qu’il soit devenu, usurpe un chouïa sa place en finale.
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