US Open: Tsonga succombe aux sulfureux charmes tennistiques de Sa Grâce (09/09/2011)

images[5].jpgJ’avoue que je n’y croyais pas. Après avoir vu Tsonga retourner la situation en sa faveur en deux temps trois mouvements, abandonnant ce pauvre Mardy Fish pourtant labellisé joueur de l’été à la consternation populaire, je ne donnais pas cher de la légende au match suivant.

J’allais jusqu’à supposer qu’on en serait dorénavant réduit à baver des ronds de chapeau en se réjouissant follement, au prochain Grand Chelem australien, que Rodgeur ait réussi l’exploit d’atteindre pour la 31e fois consécutive les… quarts de finale.

Et pourtant Sa Grâce a continué à déployer ses sulfureux charmes tennistiques. Face à un Tsonga diminué il faut le reconnaître. Un peu sonné, Mohammed n’a pu, contrairement au thon (ou au saumon pour ne pas indisposer ceux qui, totalement dénués d’imagination et n’ont jamais écouté le célèbre cha-cha-cha de Jean-Noël Dupré, me couvrent d’opprobres), remonter cette fois le courant.

Les nageoires en berne, il a encore plus misérablement coulé que le Luxembourgeois Gilles Muller face à Nadal, très énervé par des organisateurs indignes qui ne «travaillent que pour l’argent et pas pour les joueurs», en les envoyant quasiment au charbon sous la pluie… Quand je pense au pactole que le pitbull encaisse!

Pour en revenir à Jo-Wilfried, il souhaite que son bourreau aille au bout de Flushing. Sympa. En plus, c'est toujours mieux d'être battu par le vainqueur. En attendant, il n’y a plus un seul Français au stade du dernier carré. Le contraire eût été surprenant. En dépit de cette armada de choc dont les commentateurs tricolores sont si fiers, il faut se reporter à 1999 pour trouver deux Bleus au cinquième tour d’un Grand Chelem, en l’occurrence Cédric Pioline et Nicolas Escudé.

Dans le fond ce n’est pas si vieux, remarquaient nos inénarrables, jamais découragés par la brutale réalité des choses. C’est vrai ça, que sont douze ans face aux siècles qui nous contemplent? De toutes façons, même absents leurs poulains sont toujours présents. Par exemple les experts viennent de voir du Monfils en Murray et plus tôt dans le tournoi, du Gasquet en Federer.

Pas trop de Richard chez Rodgeur j’espère, dans la mesure où il doit affronter Djokovic samedi. Je veux bien que le Serbe soit  dans un drôle d'état et qu’il ne cesse de s’en sortir grâce à la faiblesse insigne ou à l’abandon de ses adversaires. Mais qui sait comment peut réagir un vampire momentanément un rien acculé dans les cordes?

Comme nos footeux sans doute. Il reste donc à souhaiter, pour Federer, que Dracula ne nous joue pas le Shaqiri des courts! A ce propos, il est possible que je doive me livrer à un mea maxima culpa après avoir vilainement taclé Ottmar Hitzfeld. Certes, on n’en est pas encore à jouer les barrages. Mais au cas où, ce sera avec un plaisir non dissimulé que j’irai à Canossa…

20:51 | Lien permanent