Wimbledon: Tsonga dans l'histoire! (30/06/2011)

jo-wilfried-tsonga-wimbledon_diaporama[1].jpgFantastique, immense, historique. Nos chers voisins n’ont pas fini de gloser sur l’exploit insigne de Tsonga, qui a fait bouffer les pissenlits par la racine au jardinier en chef en second du All England, Sa Majesté Federer.

Et pour cause. Non seulement Jo-Wilfried est le premier Français à battre le Suisse en Grand Chelem  depuis Arnaud Clément il y a dix ans, mais le seul joueur de la planète à l’avoir terrassé dans ce genre de tournoi alors que Sa Grâce menait par deux sets à zéro.

Bref, c’est tout juste si cette performance exceptionnelle n’a pas éclipsé la libération, après dix-huit mois interminables, des otages Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier. Voire le remaniement  ministériel plus large que prévu…

En tout cas, il y en a un qui peut aller se rhabiller. A force d'ailleurs, il ne doit pas manquer  de fringues pour les froides soirées d’hiver. C’est Mats Wilander, toujours à côté de la plaque question pronostics. «Federer of course» avait-il clamé, interrogé avant le début des hostilités londoniennes par L’Equipe, avide de connaître son avis sur le futur de vainqueur de Wimbledon 2011.

En outre les petits malins qui ont parié sur une victoire de Tsonga ont dû ramasser le paquet. Parce qu’à l’image du Suédois, le 99% des fans de la raquette en général et du Suisse en particulier étaient persuadés que la légende allait avaler tout rond son adversaire du jour, pour retrouver Djokovic en demi-finale. Qui, bien qu’accroché un chouïa par le jeune Australien Tomic, a évidemment rallié le dernier carré en compagnie de Murray et Nadal. Ce dernier un rien émoussé également.

Personnellement J’étais pareillement convaincue du triomphe du maestro, même si j’avais écrit dans une chronique précédente que s’il allait battre Youzhny les doigts dans le nez (ce qui ne fut pas tout-à-fait le cas), ce serait une autre chanson avec Tsonga. Sauf qu’il s’agissait de ma part d’une figure de style pour conjurer le mauvais sort.

En effet, j’espérais bien que notre Guillaume Tell moderne allait démentir les insupportables Mouratoglu et Leconte, que j’avais découvert être du même avis que moi quant aux chances de leur compatriote de se débarrasser du Bâlois. Juste en passant, vous pensez s’ils se pourlèchent aujourd’hui les babines!

Reste que cet échec continue à me paraître tellement inimaginable, que sans vouloir le moins du monde minimiser la performance du Mohamed Ali des courts, qui avait lui aussi du mal à croire à son bonheur, je me demande si ce brave Rodgeur était au mieux de sa forme sur le Central. Je me pose la question parce qu'il m’a semblé drôlement apathique dans le tricotage des trois dernières manches.

On n’en saura rien, car à son habitude, Federer a chaudement félicité son adversaire et déclaré qu’il avait lui aussi super bien joué jusque et y compris dans cette rencontre. Il va jusqu'à s’estimer même capable de gagner un dix-septième Grand Chelem.

De leur côté, les commentateurs semblent attendre avant de se livrer à leurs inévitablesd analyses sur le déclin de l'homme. Surtout après l'avoir follement porté aux nues. En effet, eux non plus n’en revenaient pas de l'extraordinaire aisance et de la domination du phénix jusqu'à la perte fatale, dont ils ne se sont pas vraiment rendu compte, de son service dans le troisième jeu du troisième set! Mais entre nous, c’est plus facile de livrer un tennis de rêve contre Mannarino…

Reste au Dracula serbe de profiter de la chute de son meilleur ennemi pour se hisser vendredi en finale, devenir ainsi le numéro un mondial et gagner le trophée dans la foulée pour mieux justifier son accession au trône. Parce que voir momentanément Tsonga entrer dans l’histoire, c’est une chose. Imaginer qu’il y reste nous promettrait en revanche un typhon médiatique auquel il serait difficile d’échapper!     

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