Federer, le Guillaume Tell du tamis (30/11/2010)

Entre les nouveaux soupçons de corruption à la Fifa et la candidature du Qatar à l’organisation du Mondial 2022, le foot n’a pas fini de nous faire rigoler. D’autant que les pontes du coin se sont payé Zidane, dans une pub où il nous assure qu’il faut croire en ses rêves et que le foot appartient à tout le monde…   

 

Remarquez, il s'en trouve pour douter très fort de l’impact de la chose. Mais dans la mesure où ce brave Zizou aurait touché plus d’un million d’euros pour raconter sa vie  en cinq minutes dans le spot, vous imaginez s’il s’en balance de la portée de ses sornettes. Bref, en attendant de savoir si les super stades climatisés avec douches incorporées pour rafraîchir les joueurs sur le terrain vont emporter le morceau le 2 décembre, je reviens un instant sur les performances de notre héros national.  

 

Comme prévu, je dois me livrer à ce que je redoutais, un mea culpa d’enfer, après avoir dit il y a une quinzaine de jours que je voyais le malheureux Federer obligé de reparti r tête basse étant donné les os durailles à ronger qu’on lui avait réservés.  Au lieu de cela Sa Grâce, en quasi disgrâce depuis le début de l’année ,à un Masters et deux crouilles tournois près, ne s’est finalement pas trop mal débrouillée à Londres.

 

Brisant les espoirs des fans de ses adversaires frappés en plein coeur, le Guillaume Tell du tamis a évidemment replongé dans l’extase ceux qui n’avaient cessé de le vilipender encore pire que moi, le poussant prématurément vers la sortie pour laisser enfin les Nadal , Murray  Djokovic, voire Berdych  s‘exprimer en vrais champions sur le court. Mais contre toute attente, la légende blessée par tant d'ingratitude s’est mêlée d’ajouter, au nez et à la barbe de ses détracteurs chagrins, un nouveau chapitre illustre à son histoire déjà glorieuse.

 

Du coup, je ne vous raconte pas le côté dithyrambique des papiers. A coups répétés de phénoménal, extraordinaire, fabuleux, formidable ou exceptionnel, les experts nous racontent en gros que Federer est redevenu le maître, nonobstant la fantastique année de Nadal  le cannibale. Ou, parodiant Naguy dans Tout le monde veut prendre sa place, clament de concert: «Le champion reste le champion».

 

Plus étonnant, Christian Despont dans le Matin, dont je ne connaissais pas le côté groupie fou. Sous sa plume Rodgeur n’est plus ni un phénix ou même un roi. C’est simplement Dieu. Au point que dans un article carrément mystique, il l'appelle «Lui». Oui, vous avez bien lu, avec un «L» majuscule. 

 

L’as des as ne fait malgré tout pas l’unanimité. Par exemple, un internaute le trouvant surcoté, ajoute qu’on peut comparer Federer à Zidane, dont il partage à son avis le charisme de l’huître. En revanche Nadal lui fait penser à Maradona, plus grand joueur de tous les temps… D’une rare cruauté, non ?

 

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