Llodra et Monfils tombent les stars à Bercy (13/11/2010)
Avec Nicolas Sarkozy qui se royaume en bichant ferme à la tête du G20, les autres Français de la semaine sont incontestablement, du moins jusqu’ici, Llodra et Monfils. Qui pourraient, s’ils continuent de la sorte, se retrouver tous deux pour une finale historique à Bercy. Et dans ce cas, je ne vous raconte pas le déferlement médiatique. Il y a même des chances pour que cela dépasse le tintouin autour de la victoire de Noah à Roland Garros depuis 1983!
A Federer et Soderling de tenter de nous éviter un séisme logorrhéique. Ce qui ne sera pas facile, tant leurs futurs adversaires se défoncent match après match sous les applaudissements frénétiques d’un public survolté. A commencer par Llodra qui, pour la première fois, se retrouve dans le dernier carré d’un Masters 1000. Alors que son pote Gaël se payait le scalp de Murray, Michaël s’était déjà offert Davydenko les doigts dans le nez, après avoir battu à plate couture Djokovic, troisième joueur mondial et vainqueur l’an passé à Paris.
Ce qui dans le fond n’a rien de très étonnant. Supposant que tout irait comme sur des roulettes contre un second couteau, le plaisantin serbe a traité cette rencontre par-dessus la jambe, déboulant sur le court façon Halloween, avec perruque, moustaches et lunettes à la clé. De quoi se chambouler la concentration.
Cela n'empêche pas nos voisins de nager en plein nirvana depuis ce qu'ils considèrent comme un exploit phénoménal de leur compatriote. D’autant qu’il s’est produit trois semaines avant la finale de la Coupe Davis où les Bleus affronteront Novak et ses potes chez eux. Déjà qu’ils voient leur cher Mika entamer une deuxième carrière et pourquoi pas tutoyer bientôt les sommets, il ne manquerait plus que les mousquetaires de Forget emportent le morceau en Serbie pour qu’ils se considèrent à nouveau comme les maîtres absolus du tamis.
Mais évidemment rien n’est joué et l’Hexagone peut déjà se préparer à des lendemains qui déchantent drôlement, à en croire les inconditionnels fous de Nole. Selon eux, cet échec inversement proportionnel aux dons de clown de leur idole serait beaucoup moins cuisant qu’il n’apparaît. En réalité, il cacherait une redoutable stratégie. Djokovic s’est lamentablement effondré contre le trente-quatrième à l’ATP simplement pour mieux tromper l’ennemi. En l’occurrence forcer le capitaine français à sélectionner Llodra, histoire de mieux le terrasser ensuite dans l’enfer de Belgrade. A côté duquel celui de Bercy n’est qu’une aimable sauterie.
En attendant le choc, s’il y en a un autre qui se frotte le ventre et dit un grand merci à Mika, son meilleur ami pour l’instant, c’est Federer. Bien que sous la menace de Monfils, Sa Grâce est nettement mieux lotie que l’an passé où elle s’était également, d'entrée de jeu de surcroît, pitoyablement inclinée face au Tricolore Julien Benneteau (décidément il y a de l’Attila en eux chez eux!). En plus des points qu'elle marquera, la légende qui s'est baladée sur le court ces derniers jours avec un panache devenu inhabituel, va profiter du revers de son dangereux rival pour prendre un chouïa le large au classement.
On n’en dira pas autant du pauvre Stanislas Wawrinka. Le Vaudois serait bien inspiré de se tricoter un mental. Sinon il lui faudra se contenter du seul titre de champion à sa portée, celui de casseur de raquette. Franchement peu glorieux…
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