Les cadors à la niche, Sa Grâce sauve l'honneur (22/08/2010)
Bon d’accord, Rodgeur a remporté son 17e Masters, ce qui va sans doute pousser les fans à crier au génie retrouvé. D’autant que le roi à la couronne en berne depuis Melbourne a égalé le record de Bjön Borg en décrochant son 63e titre.
Il n’y a pourtant pas de quoi en faire un fromage. C’était la moindre des choses pour le Bâlois que de triompher plus ou moins sans gloire après avoir vaincu carrément sans péril dans ses deux premiers matches à Cincinnati. Grâce à la blessure bienvenue d’Istomin et au forfait providentiel de Kohlschreiber. Vingt-sept minutes sur un court pour rallier un troisième tour, voilà qui aussi peu banal que fatigant.
Bref du tout cuit en principe. Mais ce fut au contraire tellement dur en finale face au courageux Mardy Fish que je voyais déjà la légende recommencer le coup de Toronto, Et perdre en deux sets contre le second couteau américain en jouant bêtement au Père Noël.
Vous me rétorquerez qu’il s’en est quand même heureusement mieux sorti que ses rivaux Nadal, Djokovich et Murray. A la niche la tête basse, les trois autres cadors du circuit, tous misérablement éjectés en quarts de finale. Et devant compter sur Federer pour sauver leur honneur perdu.
Pour autant, j’imagine assez mal le Suisse ajouter quatre Grand Chelems à son palmarès, ainsi qu’il l’a récemment claironné, très agacé par l’insolence des journalistes toujours prompts à évoquer son déclin à la plus petite faille.
Après l’avoir observé, plus cheval de labour que pur-sang, ahaner contre Berdych et Djokovich la semaine dernière et suer ferme face à Fish dimanche, j’avoue que le gain de l’US Open dans huit jours pour commencer à viser l’objectif, ne me paraît pas franchement acquis les doigts dans le nez.
A l’image d'ailleurs du succès du pitbull de Manacor en trois coups de cuillère à pot. Et pas seulement parce qu’il me semble fâcheusement émoussé de la canine, notamment suite à son pitoyable échec contre Baghdatis. Mais surtout parce que McEnroe ne cesse de clamer que l’Ibère va s’imposer cette année à Flushing. Or il est comme Mats Wilander, le grand John. Il suffit que l’un et l’autre étalent leur science de la raquette pour que leurs certitudes volent en éclats. Avec évidemment retournement de veste à la clé.
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