L'inquiétant exploit des footeux vaudois... (09/04/2010)

IL paraît donc que le Lausanne-Sport a réinventé l’art de la sublimation lors de sa victoire contre Saint-Gall, qui l’a propulsé en finale de la Coupe. A dix contre onze en outre.

Bref, selon les quotidiens du mardi, un lundi au paradis. Où l’équipe aurait pu rencontrer Dieu sous forme du bien nommé Messi, l’Albiceleste qui ne fait désormais qu’un avec le foot, suite à son carton mythique contre Arsenal.

De quoi retomber illico presto sur terre pour nos Vaudois, étourdiment élevés au rang de «gladiateurs» par leur entraîneur. Non seulement ils n’auraient guère effrayé les lions du cruel Néron, mais plus on me vante leur exploit mirifique et plus la prouesse me semble hélas illustrer la faiblesse du championnat helvétique. A l’image de celle du tennis du cru, Wawrinka se révélant plus prompt à changer les couches d’Alexia qu’à se débarrasser d’un adversaire piteusement classé au-delà de la 200e place!
Pour en revenir au ballon, j’avais oublié de vous causer des souffrances au FC Sion. De ces joueurs qui vivent l’enfer sous la férule de leur boss. Le régime de plomb que leur impose le pharaon des Alpes est même tel qu’un intrépide journaliste du Matin avait osé, il y a quelques jours, cette insolente question: Christian Constantin est-il un tyran?
Et de tenter de nous en fournir la preuve par le biais du règlement. Sauf qu’à la lecture des exemples cités, indispensables gages de succès de surcroît (!), je me demande sérieusement qui, de l’intervieweur ou de l’interviewé, en ressort le moins ridicule.
En effet, quel terrible choc de découvrir le traitement inhumain réservé aux Sédunois! En gros, histoire d’éviter la défaite, l’amende, voire la
porte, ils doivent être propres sur eux, ne pas flanquer le souk dans les vestiaires, prendre soin de leurs maillots, se montrer sympas avec les sponsors et contribuer à la promotion du club.
Dur, non? D’autant qu’il y a pire. Interdiction de faire la nouba la veille d’un entraînement, de sortir juste avant un match, de fumer, de boire, de se droguer. Enfin, le redoutable Eddy Mitchell du crampon va jusqu’à bannir le Coca et le café avant les prières du soir…Un vrai calvaire, avouez. Très franchement, je ne sais pas comment les malheureux parviennent à supporter cette discipline de fer.
Remarquez, si je vous raconte ça, c’est surtout pour échapper à la vision cauchemardesque des Aigles de McSornette se laissant bouffer tout crus ce soir par les Ours, dans la fosse en folie des plantigrades bernois.

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